Alexandre Léauté (para cyclisme), médaillé d’or en poursuite C2
Il est parfois gêné par la comparaison, mais Alexandre Léauté, au vu de son talent, son appétit insatiable et son programme de compétition, pourrait bien être le Léon Marchand des Jeux Paralympiques. Le jeune cycliste de 23 ans, victime d’un AVC à la naissance et privé de 95% de puissance à la jambe droite, a débuté sa moisson attendue de médailles d’or en survolant l’épreuve de poursuite individuelle C2 dont il était déjà le tenant du titre. Après avoir amélioré son propre record du monde de la discipline dès le matin en qualification (3’24”300), le Breton a pris le meilleur en finale sur l’ancien champion du monde, le Belge Ewoud Vromant (40 ans), en allant au bout de son effort (3’26“015). "J'ai ressenti beaucoup de stress avant le départ et j'ai perdu du jus, reconnaissait-il. Si le public n’avait pas été là, je ne sais pas si j’aurais réussi à aller jusqu'au bout. C'était grandiose aujourd'hui. C'est la médaille de tout un peuple Et je suis prêt à enchainer car quand on gagne, on oublie la douleur." Alexandre Léauté, qui compte déjà 19 titres de champion du monde et 5 médailles paralympiques à son palmarès, entend encore briller sur la piste – il sera à nouveau en lice demain sur le kilomètre – comme sur la route.
Djélika Diallo (para taekwondo), médaillée d'argent en – 65 kg K44
Deux semaines après avoir exulté devant les performances de Cyrian Ravet (bronze) et Althéa Laurin (or) chez les valides, le public du Grand Palais a de nouveau vibré pour ce deuxième jour des Jeux Paralympiques grâce au para taekwondo français. Djélika Diallo (19 ans) a créé la sensation en remportant la médaille d'argent en - 65 kg K44 après un superbe parcours et notamment une victoire en quart-de-finale face à la championne paralympique en titre, la Danoise Lisa Kjaer (6-4). Entraînée par l'ancienne championne du monde taekwondo Haby Niaré à l'INSEP, la jeune femme, atteinte d'une paralysie du plexus brachial depuis sa naissance, a seulement cédé en finale (7-13) face la Brésilienne Ana Carolina Silva de Moura, championne du monde en titre. "La journée a été exceptionnelle, confirmait-elle. Je suis fière d'être sur le podium paralympique pour mes premiers Jeux, même si j'avoue que j'aurais aimé terminer avec l'or."
Tanguy De La Forest (para tir sportif), médaille d’argent en tir à la carabine à 10 m SH2
Il aura attendu ses 6e Jeux Paralympiques pour connaître la joie d’un premier podium. À 46 ans, Tanguy De La Forest a terminé deuxième de la finale de la carabine à 10 m SH2, s'inclinant face au Slovène Francek Gorazd Tirsek pour 2 dixièmes seulement. Quintuple champion du monde en 2023 et numéro un mondial, le Breton, atteint depuis la naissance d'une maladie neuromusculaire, a assumé son statut, soutenu tout au long de la journée par le public du centre national de tir de Châteauroux et son épouse, Gaëlle Edon, elle-même membre de l’équipe de France de para tir. "C’est beaucoup d’émotions aujourd’hui,avouait le Français, membre du Conseil d’Administration du CPSF, où il officie en tant que secrétaire Général et représentant des athlètes. J’ai travaillé très dur ces dernières années, je n’ai jamais été aussi fort. C’est incroyable de partager cette médaille avec mes proches. »
Hector Denayer (para natation), médaillé d’argent sur 100 m brasse S9
Toujours sous le coup de l’émotion suscitée par le double podium d’Ugo Didier (or sur 400 m NL) et Alex Portal (argent sur 100 m papillon) la veille, les 15000 spectateurs de la Défense Arena n’auront pas attendu longtemps pour vibrer aux exploits d’un autre para nageur français dans ces Jeux Paralympiques. Un peu plus jeune que ses deux compères des bassins, Hector Denayer (19 ans) a fait preuve du même talent pour s’emparer de la médaille d'argent sur 100 m brasse S9. Pour ses premiers Jeux Paralympiques, le jeune Lorrain né avec une agénésie à la main gauche a confirmé son potentiel, seulement dominé par l'Italien Stefano Raimondi malgré un nouveau record de France de la spécialité. "Je ne peux pas cacher que ce n'est pas la médaille que j'étais venu chercher,confiait le Tricolore qui s'entraîne au CREPS de Dijon. Mais je suis quand-même satisfait. C'était la course d'une vie. La préparation a été difficile, j'étais là pour me battre et j'ai été un guerrier. »
Fabien Lamirault et Julien Michaud (para tennis de table), médaillés de bronze en double MD4
Malgré le soutien du public de l'Arena Sud, ils n’ont rien pu faire en demi-finale face aux la paire sud-coréenne Yeongjin Jang et Joo Sung Park, tête de série numéro 1 du tournoi, vainqueur en quatre sets. Mais la médaille de bronze décrochée ce vendredi par Fabien Lamirault et Julien Michaud en double MD4 suffisait à leur bonheur. "Même si on est toujours déçu de finir sur une défaite", relativisait en compétiteur Fabien Lamirault, habitué des podiums paralympiques (7 médailles dont 4 en or), alors que son nouveau partenaire de double lui a goûté aujourd'hui pour la première fois à ce bonheur à 44 ans.
Alex Portal (para natation), médaillé de bronze sur 100 m dos S13
Deux jours de course déjà deux médailles. Alex Portal avait visiblement bien récupéré de sa première journée de compétition au cours de laquelle il avait remporté sa première breloque paralympique en argent sur 100 m papillon S13. Le Francilien, malvoyant de naissance, a rajouté une nouvelle médaille à sa collection, en bronze, sur 100 m dos S13, en terminant troisième de la finale, battant au passage le record de France (59''08) d'une distance qui est loin d'être sa spécialité. "Je ne fais pas la course parfaite d'un point de vue technique, mais je réalise mon meilleur temps et j'ai pris des bonnes informations pour la suite de mes Jeux", expliquait-il. Le meilleur reste donc encore à venir pour le nageur de Saint-Germain-en-Laye puisqu'il disputera ses disciplines de prédilection, le 400 m NL le 31 août et le 200 m 4 nages le 3 septembre.