• Communiqué de presse
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Rencontre sur la protection de la santé mentale des athlètes

Des acteurs de l’écosystème du sport français et de la Tech sont réunis pour une rencontre dédiée à la santé mentale des athlètes, dans l’objectif de mieux les les protéger du cyber harcèlement.

Ce jeudi 18 avril, Amélie OUDEA-CASTERA, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, et Marina FERRARI, secrétaire d’Etat en charge du Numérique, ont réuni des acteurs de l’écosystème du sport français et de la Tech pour une rencontre dédiée à la santé mentale des athlètes, dans l’objectif de mieux les accompagner et les protéger du cyber harcèlement.

Des athlètes de haut niveau font de plus en plus souvent part des difficultés et déséquilibres vécus sur le plan mental au cours de leur carrière, avec une médiatisation pour certains qui facilite la libération collective de la parole. 

Dans le cadre d’une enquête par l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP), 15 % des sportifs interrogés ont déjà montré dans leur parcours des signes élevés d’anxiété ou de dépression. 

Cette même enquête révèle que les premières difficultés psychologiques arrivent en moyenne dès l’âge de 17 ans. Les facteurs de risque sont multiples : éloignement précoce du noyau familial, pression de l’entourage, des supporters, attentes des sponsors, intérêt des parieurs, peur de passer à côté de ses rêves, pression constante du résultat et de la charge de l’effort, etc. Les réseaux sociaux accentuent ces risques.

Le témoignage de Marion BARTOLI, ancienne joueuse de tennis professionnelle, vainqueure notamment du tournoi de Wimbledon en 2013, a permis d’évoquer ces facteurs, les conditions pour en limiter les conséquences et rebondir.

Ces dernières années, pour protéger les athlètes des violences ou des difficultés psychologiques auxquelles ils sont exposés, l’Etat a également apporté de nouvelles réponses, plus fortes et mieux adaptées. Cette action collective porte ses fruits.

En 2023, 88 athlètes dont 38 paralympiques ont été accompagnés sur le volet « accompagnement mental » par les Maisons Régionales de la performance (MRP). 9 entraineurs dont 3 paralympiques ont bénéficié du même accompagnement. Environ 1 million d’euros est aujourd’hui fléché sur la dimension mentale dans le cadre des aides directes aux athlètes prioritaires qui bénéficient des Contrats de performance, et de l’appui apporté aux fédérations pour mobiliser des spécialistes des sujets de préparation mentale et d’accompagnement psychologique à destination à la fois des athlètes et de l’encadrement. 18 fédérations sont déjà concernées.

Mais il faut aller plus loin.

 

  1. Pour mieux préserver la santé mentale de nos athlètes, quatre actions seront conduites :
    1. Le Ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques (MSJOP) va mettre en place une rubrique dédiée à l’accompagnement psychologique dans le portail France.sport, dès juin 2024. Concrètement, le Sportif de Haut Niveau (SHN) pourra cliquer dans son intranet sur une partie « Santé Mentale », dans laquelle figurera une boîte à outils dédiée avec un guide pratique, des contenus pédagogiques, un questionnaire d’auto-évaluation, et une information détaillée sur le dispositif « Mon soutien psy ». Les SHN pourront également solliciter un psychologue référencé par le réseau Grand INSEP. Après les Jeux, cet outil sera renforcé pour qu’aucun acteur de la performance ne soit oublié : le même accès sera ouvert aux entraîneurs, avec les mêmes possibilités pour ceux qui en auraient besoin personnellement.
    2. Les SHN ayant effectué un signalement sur Signal-sports recevront automatiquement une information sur la plateforme « Mon soutien psy ».
    3. Le MSJOP initiera avec les ministères et toutes les parties prenantes concernés un travail visant à mieux reconnaître et encadrer le métier de préparateur mental, car ils jouent désormais un rôle clé dans la cellule d’experts autour des athlètes.
    4. Les acteurs de la performance (Agence nationale du Sport, INSEP, CREPS, MRP) présenteront et animeront un plan de sensibilisation et de prévention des risques relatifs à la santé mentale des athlètes pour tirer toutes les conclusions des enquêtes qui sont en train d’être finalisées par l’INSEP et la Fondation FondaMental.
  2. Pour protéger les athlètes du cyber harcèlement dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques, quatre actions ont été annoncées par les acteurs :
    1. Pour l’ensemble des délégations, le Comité International Olympique (CIO) mettra à disposition des athlètes en open source une solution technologique, déjà éprouvée dans le cadre d’événements internationaux, permettant d’écarter les messages discriminatoires et menaçants à l’encontre des athlètes, de leur entourage et des arbitres sur les réseaux sociaux pendant les Jeux.
    2. Pour la délégation française olympique et paralympique :
      1. des éléments de sensibilisation au « bien-être numérique » seront partagés par le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) en amont des Jeux, afin que les athlètes puissent, s’ils le souhaitent, paramétrer leurs comptes de réseaux sociaux pour plus de sérénité.
      2. Une safeguarding officer et trois welfare officers (psychologues) seront présents au Village pour accompagner les athlètes et les staffs rencontrant des problèmes relatifs à leur santé mentale et leur bien-être. Ces personnes seront également mobilisables à distance, notamment pour les équipes de France hébergées hors Village. En complément de ce dispositif, pour les Jeux olympiques, la Maison de la Performance de la délégation, coordonnée par l’Agence nationale du Sport proposera les services de deux psychologues du sport supplémentaires au bénéfice des sportifs et de l’encadrement.
      3. La safeguarding officer de la délégation française olympique et paralympique sera par ailleurs « signaleuse de confiance » auprès des plateformes de réseaux sociaux pour les alerter en cas de problème majeur.
    3. L’application française Bodyguard, déjà utilisée notamment par la Fédération Française de Tennis (FFT) et la Ligue de Football Professionnel (LFP), poursuivra son déploiement auprès des sportifs de haut niveau français et internationaux afin de leur apporter une solution protectrice au quotidien, y compris sur leur messagerie privée s’ils le souhaitent.
    4. Marina FERRARI sera également très attentive à l’application de la loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique, et du Digital Services Act, qui a vu le jour sous présidence française de l’Union européenne, qui répondent tous deux très concrètement aux enjeux posés, avec un renforcement des peines contre le cyber harcèlement ainsi qu’un contrôle accru des plateformes : rôle des signaleurs de confiance, modération accélérée des contenus, suppression des comptes malveillants, etc. La mise en œuvre effective des dispositifs de protection des athlètes en vue des Jeux olympiques et paralympiques fera l’objet de discussions avec les principales plateformes de réseaux sociaux dans les prochaines semaines.
  3. Pour protéger les athlètes du cyber harcèlement en héritage des Jeux, trois actions ont été ou seront initiées :
    1. Le MSJOP et l’association e-enfance, qui délivre le 3018, ont signé ce jour une convention de partenariat. Le 3018 est dédié aux victimes de harcèlement et de violences numériques. Cette convention permettra la mise en œuvre concrète d’actions d’aide et de prévention, visant en particulier les jeunes sportifs de haut niveau.
    2. La lutte contre le cyber harcèlement sera ajoutée à la feuille de route « Lutte contre les violences » du CNOSF, comme elle l’est déjà pour celle du CPSF, avec notamment la mise à disposition de contenus dédiés à l’ensemble du mouvement sportif.
    3. Des solutions concrètes seront mises en œuvre au sein des fédérations, engagées avec leurs partenaires, pour protéger leurs sportifs au quotidien, avec les exemples portés par les fédérations françaises de volley et de handball. Ces bonnes pratiques seront partagées au sein du CNOSF et du CPSF.

 

« L’équilibre psychologique des athlètes mérite toute notre attention. Plus que jamais, ils doivent se sentir en confiance et épaulés lorsqu’ils traversent une période de difficulté, de doute ou de dépression ou ont un besoin de s’exprimer. Leur contexte de vie les expose à des risques accrus. Ils doivent être accompagnés à la mesure de ces risques, qui doivent aussi être mieux prévenus par un travail global, attentif et bienveillant de toute la chaîne d’acteurs. »

Amélie OUDEA-CASTERA, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques

 

« La lutte contre le cyber harcèlement est au cœur de mon action. Les sportifs comme nombre de nos citoyens sont exposés à ces menaces et leur visibilité médiatique aggrave les risques. Grâce à une régulation de l’espace numérique, conduite aux niveaux européen et national, nous mettons en œuvre les outils et les sanctions pour protéger nos sportifs, mais aussi nos jeunes et tous les Français. »

Marina FERRARI, secrétaire d’Etat en charge du Numérique  

A propos du dispositif « Mon soutien psy » tel qu’il est actuellement proposé : Le dispositif Mon soutien psy permet à toute personne angoissée, déprimée ou en souffrance psychique, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie. En fonction de son état de santé, et avec son accord, une personne peut se voir proposer par son médecin de suivre plusieurs séances d’accompagnement psychologique par année civile avec un psychologue conventionné avec l'Assurance Maladie et partenaire du dispositif.