Une organisation irréprochable et saluée par tous
Le comité d’organisation (COJOP), l’Etat, les collectivités hôtes et le mouvement sportif ont œuvré de concert au parfait déroulement des Jeux Olympiques de Paris 2024, salué par le CIO, les 10 500 athlètes (pour la première fois réunis à parité femmes/hommes), les 12 millions de visiteurs et les milliards de téléspectateurs partout dans le monde. Dès le début des compétitions le mercredi 24 juillet et jusqu’à la cérémonie de clôture le dimanche 11 août, les Jeux ont apporté une joie immense à nos concitoyens et produit des images spectaculaires qui ont fait le tour du monde et marqueront durablement les mémoires, avec notamment des sites iconiques (dont beaucoup à Paris et en Ile-de-France seront de nouveau activés pour les Jeux paralympiques) et une cérémonie d’ouverture extra-ordinaire sur la Seine, dont les multiples défis (artistique, sécuritaire, logistique et populaire) ont tous été relevés. Ces Jeux ont démontré la force du collectif de « l’Equipe des Français » mobilisé pour leur succès et la qualité exceptionnelle des savoir-faire français.
L’anticipation des menaces et le dispositif de sécurité conçu par le ministère de l’Intérieur et des outre-mer (MIOM), dans le cadre d’un effort coordonné et d’une ampleur inédite avec le ministère des Armées et les services du Premier ministre (pour la cybersécurité et la lutte anti-drones), ont permis, dès l’arrivée de la flamme sur notre sol à Marseille le 8 mai, à l’ensemble des festivités et compétitions de se dérouler en parfaite sécurité et dans un environnement particulièrement serein. La mobilisation des forces de l’ordre (30 000 policiers et gendarmes au quotidien en moyenne, et jusqu’à 45 000 pour la cérémonie d’ouverture) a été exceptionnelle (et le restera pour les Jeux paralympiques, avec 25 000 policiers et gendarmes mobilisés en moyenne chaque jour) et saluée par tous, comme l’ont été tant le pilotage des opérations avant et pendant l’événement par la préfecture de police de Paris (PP) pour l’ensemble de la région Ile-de-France que l’action des préfets dans chacun des départements concernés. En amont de l’événement, la réalisation d’un million d’enquêtes administratives de sécurité avait conduit à écarter 5 600 personnes de l’organisation du relais et des Jeux, et de nombreuses opérations de prévention de la délinquance avaient été déployées depuis plusieurs mois dans les territoires. Enfin, les périmètres de sécurité établis par la PP ont prouvé leur efficacité tout en ayant été établis avec la volonté de minimiser les impacts sur la vie quotidienne des Français, un enjeu qui sera encore plus décisif à la rentrée pour les Jeux paralympiques.
Le plan de mobilisation de la filière de sécurité privée, porté par la Préfecture de la Région Ile-de-France et France Travail, avec le concours en particulier pour la province de la Délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (DIJOP), a pleinement porté ses fruits et permis à l’ensemble des entreprises prestataires des Jeux d’assurer leurs missions en dépit d’une fraction de no-show, avec le défi réussi de la mobilisation de 16 500 agents de sécurité privée en moyenne chaque jour pendant les JO et la formation au total de 26 000 personnes à ce métier essentiel au secteur de l’événementiel et à son avenir. Pour les Jeux paralympiques, c’est en moyenne 10 000 agents de sécurité privée qui seront mobilisés.
Les dispositifs de suivi continu et de gestion de crise mis en place ont prouvé leur efficacité avec une grande fluidité dans le partage d’informations, à la fois autour du Centre national de commandement stratégique (CNCS) et en coopération avec les autres centres de crise ministériels, beaucoup de réactivité dans les prises de décision grâce à de la clarté dans les rôles et responsabilités de chacun, et un excellent alignement dans la communication de toutes les parties prenantes. Ces dispositifs ont été mis à l’épreuve dès le matin de la cérémonie d’ouverture avec le sabotage des lignes SNCF, dont les équipes ont su parfaitement gérer et surmonter les impacts.
Les plans de maintien de l’activité, conclus au sein de chaque ministère et par les opérateurs de transport notamment, ainsi que le dialogue social régulier mené en amont et à tous les niveaux avec les organisations syndicales et patronales, en lien constant avec le Comité de la Charte sociale des Jeux, ont permis une mobilisation adaptée des ressources humaines pendant l’événement et l’accompagnement des agents et collaborateurs mobilisés sur le plan indemnitaire, social et familial. Au-delà des équipes du COJO et de la SOLIDEO et des agents publics, ce sont plus de 180 000 salariés issus de plus de 2 000 entreprises qui ont été directement mobilisés pour les Jeux, dont 88% d’entreprises françaises et 79% de TPE-PME.
Sur le plan des transports, le travail d’anticipation mené depuis deux ans en parfaite coordination au sein du Comité des mobilités, avec notamment le ministère chargé des transports, la Région Ile-de-France, la DIJOP, le COJO, Ile-de-France Mobilités, la RATP, la SNCF, Aéroports de Paris (ADP) et les autres opérateurs de transport impliqués, en lien avec les préfets et les collectivités, a permis d’être au rendez-vous d’une gestion des flux impeccable pour plus d’une centaine de millions de voyageurs cumulés (rien qu’en Ile de France, 7,2M par jour en moyenne vs. 6M lors d’un été habituel). Un schéma national des transports a été défini, une offre de transports adaptée à la demande a été déployée (en Ile-de-France jusqu’à +70% sur certaines lignes olympiques, avec un service de nuit pour la cérémonie d’ouverture et le Marathon pour Tous), assortie de plus de 150 plans de contingence robustes. Le succès de l’application mobile dédiée d’IDFM, celui du site gouvernemental anticiperlesjeux.gouv.fr (12 millions de vues), la qualité de l’information voyageurs et de la signalétique à tous les niveaux ainsi que l’implication à travers tous les sites des volontaires, ont permis une répartition particulièrement efficace des flux pour les usagers du quotidien comme pour les spectateurs. Enfin, les infrastructures nouvelles, comme le prolongement de la ligne 14, du RER E et du Tramway T3b, et les travaux et rénovations opérés dans les gares et stations franciliennes, y compris pour les mettre aux normes d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, ont joué tout leur rôle. Le double pari inédit de 100% des sites de compétions accessibles en transports en commun et de 100% de spectateurs utilisant les mobilités douces et actives a ainsi été relevé. Les Jeux Paralympiques (JP), dans une période de rentrée scolaire et économique, représenteront un défi plus important encore en matière de mobilités, qui est préparé comme tel ; les plans de transport des JP seront prochainement communiqués, avec ceux pour la cérémonie d’ouverture du 28 août.
Ces Jeux ont également été les premiers 100% cyclables de l’histoire, grâce à un réseau de 400km de pistes (dont 120km nouvellement développés pour les Jeux), l’aménagement de 27 000 places de stationnement supplémentaires (dont 15 000 seront pérennes), 10 000 vélos additionnels en libre-service et des aides financières à l’acquisition ou à la location de vélos. Cet effort conjoint sans précédent, mené par l’Etat, la Ville de Paris, la MGP, la Région Ile-de-France, le COJO, le Collectif Vélo Île-de-France et les opérateurs de libre-service, aura permis à plus de 10 000 spectateurs par jour de se rendre sur site à vélo malgré une météo parfois peu clémente, avec une part modale allant jusqu’à 5% sur certains sites de compétition. Là encore les acquis de la stratégie vélo seront utiles pour fluidifier les mobilités pendant les Jeux Paralympiques.
Le fonctionnement des 185 km de voies olympiques réservées en Ile-de-France aux athlètes et aux accrédités de la famille olympique a également été, sous la responsabilité de la préfecture de police de Paris, efficace et respecté. Après un temps de césure (sauf sur l’autoroute A1 où les tronçons concernés resteront réservés en continu), ces voies seront réactivées fin août pour les Jeux paralympiques, pour répondre au même objectif d’un acheminement en moins de 30mn vers les sites de compétition.
L’ambition d’accessibilité universelle s’est elle aussi concrétisée, et a été saluée par les associations représentatives des personnes en situation de handicap (PSH) même si certains services devront encore être améliorés pour un accueil optimisé pendant les Jeux paralympiques. L’objectif de 1 000 taxis accessibles sur lequel l’Etat s’était engagé a été atteint. Le plan d’action des opérateurs de transport, centré sur la qualité du service rendu aux personnes à mobilité réduite (PMR), une meilleure prise en charge des handicaps sensoriels et le renforcement des services d’assistance, a été mis en œuvre. Les parcours des personnes handicapées ont été fluidifiés grâce au service dédié de navettes d’IDFM, aux aménagements effectués sur les cheminements entre les gares et les sites en lien avec les groupes d’experts d’usage animés par la DIJOP, à des parkings dédiés et à un accompagnement humain de bout en bout, avec l’appui précieux des volontaires (dont il est à noter que 800 sont eux-mêmes en situation de handicap). Le parc de logements adaptés pour les PMR avait été audité par l’Office de Tourisme de la Ville de Paris (OTCP) pour s’assurer qu’ils seraient suffisants en nombre et en qualité à l’échelle du Grand-Paris, et des efforts renforcés avaient été faits sur les contrôles en province. Enfin, des places réservées pour les PSH et les personnes en fauteuil roulant (200 000 pour les JO, et il y en aura 80 000 pour les JP) ainsi que des services d’accompagnement dédié ont été déployés dans tous les sites par le COJO, avec l’appui là encore des volontaires, spécialement formés à l’accueil des PSH. Tous ces éléments resteront des atouts décisifs pour les Jeux paralympiques, lors desquels des innovations additionnelles seront mises en œuvre notamment dans les aéroports, pour les spectateurs (fonctionnement amélioré et plus souple du service de navettes) et pour les athlètes (avec une attention particulière à leurs matériels sportifs), mais aussi par le COJO pour un certain nombre de sessions sportives (services d’audiodescription, casques basse vision, etc.).
Sur le plan de l’organisation sportive, outre le travail important d’homologation des enceintes sportives mené par l’administration, un budget de 25M€ a été mobilisé par l’Etat pour la mise à niveau, via l’Agence nationale du sport et la SOLIDEO, des Centres de préparation aux Jeux (CPJ) mis à disposition des délégations nationale et internationales dans tous les territoires. Pour le reste, le MSJOP s’est beaucoup investi aux côtés des acteurs pilotes sur toutes les dimensions régaliennes de la préparation : accompagnement à la mise en place complète du dispositif de lutte anti-dopage, contribution à au cadre de prévention des paris excessifs et de lutte contre la manipulation des compétitions sportives, clarification du champ et des modalités d’application de la laïcité à la délégation tricolore et articulation avec la charte olympique.
Les résultats probants du plan Baignade, piloté par la Préfecture d’Île-de-France et mené avec les collectivités locales et l’implication du Syndicat Interdépartemental d’assainissement de l’agglomération parisienne, de l’Agence de l’eau Seine Normandie et d’Haropa, ont permis la tenue dans un cadre spectaculaire des 5 épreuves prévues dans la Seine, avec 100% des indicateurs de qualité de l’eau conformes les jours de compétition sur les parcours des athlètes. Lors des JP, la partie natation des épreuves de para-triathlon se tiendra également dans la Seine, les 1er et 2 septembre.
Concernant le secteur sanitaire, environ 15 000 interventions médicales ont eu lieu en lien avec les Jeux Olympiques, sans provoquer de tension sur le système de santé de notre pays. Grâce à un travail d’anticipation collectif et de coordination efficace entre l’Etat, l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP), les Agences régionales de santé (ARS) et le comité d’organisation, ainsi qu’à la mobilisation exemplaire de médecins et personnels soignants volontaires, la Polyclinique du village et le système hospitalier ont parfaitement su répondre aux besoins respectifs et cumulés des athlètes, accrédités, usagers et visiteurs du monde entier.
Les acteurs du secteur touristique ont eux aussi été au rendez-vous pour accueillir aux meilleurs standards d’hospitalité 12 millions de visiteurs. La fréquentation touristique en Île-de-France a connu une hausse globale de l’ordre de 20% (vs. 2023) et de 8% pour les arrivées aériennes internationales sur la période des Jeux. Parmi les visiteurs, 16% sont venus de l’étranger, dont 30% d’Américains, la nationalité la plus représentée. Paris 2024 a aussi fortement attiré les touristes chinois, canadiens, japonais, irlandais et allemands. Les Jeux Olympiques ont profité au secteur de l’hébergement, avec un taux de remplissage des hôtels d’environ 80% (+15% vs. 2023) et des prix maitrisés (+24% pour le secteur hôtelier et +40% pour le marché des locations meublées). Les services de l’Etat ont joué leur rôle de garant de la qualité d’accueil des visiteurs en France, avec notamment plus de 6 000 contrôles opérés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et le plan 0 délinquance déployé par la PP sur 42 sites touristiques olympiques.
Ces Jeux ont démontré le savoir-faire des acteurs de la filière française de l’économie du sport pour organiser, avec le COJO, des installations d’exception dans des sites iconiques. Par ailleurs, les premiers éléments transmis par l’INSEE montrent que les Jeux auront été créateurs de richesses pour de nombreux secteurs économiques. Pour les acteurs, en nombre limité, qui auraient à l’inverse subi un impact négatif sur leur chiffre d’affaires du fait de décisions administratives prises par l’Etat, comme l’activation des périmètres de sécurité, le Gouvernement a mis en place une Commission d’indemnisation qui se prononcera, au terme de l’année 2024, sur les compensations à apporter en cas de préjudice anormal et spécial subi, en associant à cette démarche les représentants des professions concernées et les partenaires sociaux.
Ces Jeux ont été également un moment fructueux pour la diplomatie sportive, avec notamment l’organisation, à l’initiative du Président de la République et du Président du CIO Thomas Bach, du premier Sommet « Le Sport pour le développement durable » qui a réuni une cinquantaine de chefs d’Etat et de Gouvernement, de grands athlètes et parmi les plus grandes institutions multilatérales. Ce Sommet, orchestré par l’Agence Française de développement en lien avec les ministères chargés des affaires étrangères et du sport, a permis de mobiliser à l’échelle internationale plus de 10 milliards d’engagements financiers au service de la place du sport et de son impact sur les objectifs de développement durable dont l’éducation, la santé, l’égalité et l’inclusion.
Par ailleurs, la France a pu garantir le bon déroulement de la compétition et des célébrations en dépit des tensions internationales, assurant à la fois la sécurité des délégations les plus sensibles et apportant à l’Ukraine une aide exceptionnelle, tant pour la préparation sportive de sa délégation (olympique et paralympique) que pour le déploiement de son espace de célébration au cœur du Parc des Nations de la Villette.
Enfin, la réussite de ces Jeux est allée de pair avec la maîtrise des budgets, que ce soit celui du comité d’organisation (4,4Md€), financé à 96% par des fonds privés et dont la progression est restée contenue autour de +15% au fil de la vie du projet, ou de la SOLIDEO (4,4Md€), qui a su impeccablement piloter la livraison des 64 infrastructures prévues en temps, en heure et dans le respect des enveloppes financières mobilisées à quasi-parité par les pouvoirs publics et les promoteurs privés. Une évaluation du coût complet des Jeux, retraçant les dépenses engagées par tous les acteurs dont les différents ministères et les collectivités territoriales à la fois pour les JO et pour les Jeux paralympiques, sera remise au plus tard le 1er octobre 2025 par la Cour des Comptes au Parlement, comme prévu par la loi olympique. Et cette évaluation ira de pair avec l’analyse des coûts/bénéfices globaux des Jeux qu’il a été demandé à France Stratégie de piloter pour la mi-2025.