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Paris 2024 : la France poursuit sa moisson

Dans le sillage de Léon Marchand, auteur d’un doublé en or aussi attendu qu’insensé, l’équipe de France a rajouté 8 médailles à son compteur et occupe désormais la 2ème place du classement des nations
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Léon Marchand (natation), médaille d'or sur 200 m papillon et 200 m brasse

C’était un pari fou, à la hauteur de son talent et de sa polyvalence. Trois jours après son premier titre olympique sur 400 m 4 nages, Léon Marchand s’est offert deux nouvelles médailles d’or ce mercredi 31 juillet à près de deux heures d’intervalle. D’abord sacré sur 200 m papillon (1'51''21), malgré la présence dans la ligne d’eau voisine du recordman du monde de la spécialité, le Hongrois Kristof Milak, en tête pendant 150 m avant de se faire doubler par le prodige français dans la dernière longueur, Marchand, qui s’entraîne aux États-Unis sous les ordres de Bob Bowman, ancien mentor de la légende Michaël Phelps, a récidivé sur 200 m brasse en s’imposant devant l'Australien Zac Stubblety-Cook (2'5''85, nouveau record olympique). Un doublé insensé, inédit que le jeune Toulousain avait à cœur de réaliser. Intraitable, imbattable, Marchand n’a pas fini sa moisson puisqu’il s’alignera sur 200 m 4 nages (séries ce jeudi) et devrait prendre part au relais 4x100 m 4 nages dimanche.

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Cassandre Beaugrand (triathlon), médaille d’or

Il y a trois ans à Tokyo, elle s’était déjà parée de bronze en relais. Mais contrainte à l’abandon dans l’épreuve individuelle au Japon, Cassandre Beaugrand était animée d’un fort esprit de revanche à l’heure de s’élancer dans la Seine ce mercredi matin pour le premier de ses trois défis. Que ce soit en natation, sur son vélo et surtout dans les ultimes kilomètres en course à pied où elle a pris l’ascendant sur ses adversaires, la triathlète de 26 ans n’a pas lâché la tête de course pour remporter le titre olympique après 1h54’55 d’épreuve. Un succès attendu tant la Française originaire de Seine Saint-Denis, passée d’abord par l’athlétisme avant de se laisser séduire par le triple effort, est montée en puissance ces dernières années. « Mais encore fallait-il confirmer lors de ces Jeux à domicile, surtout avec la pression du public français, soulignait-elle, radieuse après avoir reçu les félicitations de la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra. J’ai serré les dents toute la course et mon mental m’a permis de gagner. C’est une vraie récompense, surtout pour tous ceux qui m’ont accompagné ces trois dernières années. » Première médaille olympique individuelle du triathlon français, la Livryenne aura une nouvelle chance de podium et même de titre lors du relais mixte le 5 août prochain.

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Anastasiia Kirpichnikova (natation), médaille d’argent sur 1500 m

Dans une soirée magique dans le grand bassin de la Defense Arena, Anastasiia Kirpichnikova a profité d’une course historique pour s’adjuger la médaille d’argent du 1500 m NL. Née en Russie et naturalisée française en avril 2023, la spécialiste des longues distances a battu son propre record de France de plus de 8 secondes (15 min 40’35) pour s’offrir son premier podium olympique dans le sillage de l’Américaine Katie Ledecky, vainqueur de sa 8e médaille d’or olympique. Double finaliste aux Jeux de Tokyo en 2021 avec la Russie, puis triple médaillée d’or aux championnats d’Europe sur 400 m, 800 m, 1 500 m nage libre en petit bassin, vice-championne du monde sur 800 m et médaillée de bronze au titre du relais 4 × 200 m nage libre mixte, la carrière d’Anastasiia Kirpichnikova avait été freinée par la guerre en Ukraine avant d’être accueilli par la France. Entraînée par Philippe Lucas, l’ancien mentor de Laure Manaudou, elle a rejoint avant les Jeux le dispositif à destination des athlètes de haut niveau de la police nationale.

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Anthony Jeanjean (BMX park), médaille de bronze

Dès son arrivée à la Concorde, site des épreuves de BMX freestyle, Anthony Jeanjean, numéro un mondial et triple champion d’Europe de la discipline, reconnaissait qu’il était en pleine confiance suite à un début d’année quasi idéal ponctuée de deux victoires en Coupe du monde et de succès de prestige lors du Fise World Serie et de l'« Olympic Qualifier Series » de Shanghai en mai dernier. Le pilote sérignanais a surfé sur ces certitudes qui l’animaient et une solidité mentale à toute épreuve pour décrocher sa première médaille olympique. Après un premier run conclu par une chute, Jeanjean a multiplié les prises de risque et les figures de très haut vol, dont une inédite, lors de son deuxième passage pour s’assurer un podium, lui qui avait échoué à la 7e place à Tokyo. « Je ne le cache pas, j’étais venu pour l’or, avouait-il. Je fais une erreur technique lors de mon premier run, j’ai essayé de me ressaisir, je fais encore quelques petites erreurs qui me coûtent le titre. Mais cette médaille reste magique malgré tout, ici à Paris, sur ce magnifique site. »

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Léo Bergère (triathlon), médaille de bronze

Moins de deux heures après Cassandre Beaugrand, Léo Bergère a offert au triathlon français une deuxième médaille olympique. Troisième d’une épreuve qui a vu le Britannique Alex Yee s’imposer devant le Néo-Zélandais Hayden Wilde, le Raphaëlois, qui s’entraîne au Creps de Boulouris, a profité de la course à pied, son point fort, pour remonter en tête de course et s’adjuger le bronze devant son compatriote Pierre Le Corre après 1h43’43 d’épreuve. Déjà champion d’Europe et triple champion du monde (individuel et relais mixte à deux reprises), Bergère a confirmé sur le pont Alexandre-III après 1,5 km de natation dans la Seine, 40 km de vélo et enfin 10 km de course à pied qu’il était l’homme des grands rendez-vous. « Je concrétise avec cette médaille plus de 10 ans de travail avec mon entourage, c’est indescriptible », affirmait-il dès la ligne d’arrivée franchie.

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Maxime-Gaël Ngayap Hambou (judo), médaille de bronze en – 90 kg

À 23 ans, pour ses premiers Jeux Olympiques, il s’est invité dans la cour des grands. Maxime-Gaël Ngayap Hambou, 38e mondial seulement, a décroché la médaille de bronze dans la catégorie très concurrentielle des – 90 kg. Battu sans discussion en demi-finale par le Japonais Sanshiro Murao, l’Insépien a livré un rude combat face au Brésilien Rafael Macedol, qui s’est vu infliger une troisième pénalité à quelques secondes du terme, pour terminer sur le podium des Jeux. A l’instar de son partenaire d’entraînement Joan-Benjamin Gaba, médaillé d’argent en – 73 kg quelques jours plus tôt, Ngayap Hambou incarne la relève du judo masculin français qui n’en finit pas de briller sur les tatamis de l’Arena Champ-de-Mars. « C’était une grosse journée que j’aurais aimé terminer avec de l’or, souriait-il. Mais ce sera pour samedi dans l’épreuve par équipes. Cette médaille est un accomplissement au regard de tout le travail effectué ces derniers mois. »

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Équipe de France masculine de sabre (escrime), médaille de bronze

Après le formidable doublé des filles du sabre mardi, les garçons ne voulaient pas, ne pouvaient pas repartir du Grand Palais sans leur breloque. À commencer par Boladé Apithy, le mari de Manon Brunet-Apithy, qui avait promis à sa championne olympique d’épouse de compléter leur collection à la maison. Contrat rempli puisqu’Apithy, les deux frères Sébastien et Jean-Patrice et Maxime Pianfetti ont remporté la médaille de bronze face à l’Iran (45-25). Absent des Jeux depuis 2008, le sabre hommes français, champion d’Europe en 2023, apporte sa 6e médaille à l’escrime tricolore dans cette édition parisienne loin d’être terminée. « Ce n’est pas seulement une médaille de bronze, c’est une victoire collective », ont reconnu en cœur les 4 sabreurs.

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