GIL AVÉROUS
Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
"Le sport est un terrain d’apprentissage des valeurs essentielles telles que le respect, le dépassement de soi et la solidarité. Ces principes ne doivent pas être de simples mots, ils doivent s’incarner au quotidien sur le terrain, dans les vestiaires et dans les tribunes.
Depuis plus de quatre ans, le ministère des Sports a mis en place une stratégie nationale pour lutter contre les violences dans le sport, notamment celles visant les mineurs. Cette démarche repose sur des moyens dédiés et des actions concrètes, comme le renforcement de la cellule Signal-Sports, qui a recueilli plus de 2 800 signalements, et le contrôle d’honorabilité des éducateurs bénévoles, dirigeants et arbitres.
Le ministère a aussi demandé aux fédérations de mettre en œuvre des plans de prévention et de sensibilisation. Je souhaite désormais que ces moyens, et ces actions, soient renforcées. Dans les contrats de délégation, qui vont tous être renouvelés en vue de la prochaine olympiade 2025-2028, la protection des pratiquants doit être érigée en priorité. Dans la loi, là où c’est utile, des mesures seront soumises au Parlement pour franchir une nouvelle étape, dans le prolongement de la loi du 8 mars 2024, visant à renforcer la protection des mineurs.
Les événements majeurs, tels que la Coupe du Monde de Rugby et les Jeux Olympiques et Paralympiques, ont été des catalyseurs pour mettre en place des mesures efficaces pour sensibiliser, prévenir, alerter, et réagir. Il est désormais crucial de pérenniser cet héritage. Le label « Terrain d’Égalité », créé pour Paris 2024, est un outil stratégique pour inscrire durablement la lutte contre les violences et les discriminations au cœur des exigences des futurs évènements sportifs.
La cinquième convention nationale sur les violences dans le sport, réunissant des acteurs publics, sportifs et associatifs, témoigne de notre engagement collectif à maintenir une pression sans cesse plus forte pour que les actions engagées s’ancrent dans les pratiques quotidiennes et les gouvernances du sport, à tous les niveaux.
Chacun doit se sentir à sa place, respecté, et en sécurité dans une enceinte sportive. La lutte contre les dérives et les violences dans le sport sera mon cheval de bataille."
AGNÈS CANAYER
Ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, chargée de la Famille et de la Petite Enfance.
"Partout où il y a des enfants, partout où ils vivent, où ils pratiquent des activités, nous devons assurer qu’ils soient protégés. C’est-à-dire que nous devons tout faire pour prévenir les violences, les agressions, les repérer et les faire cesser rapidement si elles se sont produites.
Protéger les enfants est une priorité absolue du Gouvernement, conforme aux engagements internationaux de la France.
Notre engagement sera total pour faire prendre conscience de l’ampleur des violences sexuelles faites aux enfants et apporter des solutions concrètes en matière de détection et de signalement."
DAVID LAPPARTIENT
Président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).
"La Convention nationale de prévention des violences dans le sport est devenue un temps fort pour le sport en France, dès sa première édition, en rassemblant les acteurs du sport face à la tâche, difficile mais ô combien impérative, de lutter contre toute forme de violence. C’est un grand honneur pour le CNOSF d’accueillir au sein de la Maison du sport français la 5ème édition, organisée avec le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative et le Comité paralympique et sportif français. Ce travail commun est notre meilleure réponse à ces agissements, ces comportements, ces crimes qui ternissent encore parfois ce que le sport a de meilleur à offrir à notre société.
La lutte contre les violences dans le sport s’incarne d’abord par l’action quotidienne des fédérations, des acteurs territoriaux, qui ont pris la mesure du défi et renforcent année après année leurs stratégies de prévention. Le CNOSF a toujours été aux côtés des pouvoirs publics et reste engagé pour, sans relâche, conserver la lutte contre les violences au cœur du dialogue, pour questionner les procédures existantes dans le but de les améliorer et pour diffuser largement les outils et bonnes pratiques qui existent, et ils sont nombreux.
Nous avons collectivement réalisé de grandes avancées. Pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, une stratégie et des moyens sans précédents ont été mis en œuvre pour que la sensibilisation de l’ensemble des acteurs et une gestion des signalements robuste soient assurées. Pour la première fois, le Club France avait une zone refuge, outil bien connu de nombreux festivals prestigieux et qui concrétisait également un message du mouvement sportif à toutes et tous : le sport vous regarde, le sport vous protège et le sport ne fuit pas ses responsabilités.
Cette 5ème Convention va permettre, comme chaque année, de faire le bilan de l’ensemble des actions qui œuvrent à une protection toujours améliorée des licenciés, des athlètes et des acteurs sportifs, notamment la cellule Signal-Sports dont le travail doit être salué. Soyons fiers de ce qui est mis en œuvre, utilisons cet élan pour faire encore mieux."
MARIE-AMÉLIE LE FUR
Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF).
"Engagée dès 2019, la stratégie du CPSF pour lutter contre le fléau des violences à caractère sexiste et sexuel s’appuie sur un triptyque fondamental : prévenir, protéger, sanctionner. La Convention nationale de prévention des violences dans le sport constitue désormais un rendez-vous clé pour faire état des actions conduites dans le cadre de cette stratégie.
Pourquoi le CPSF s’est-il investi spécifiquement sur ce sujet, qui concerne tous les acteurs du sport ? La raison est évidente : toutes les études, corrélées aux observations empiriques du CPSF et des fédérations paralympiques, montrent que les personnes en situation de handicap sont plus souvent, plus fréquemment et plus longuement confrontés à ce type de violences que la population générale.
Face à ce constat, lourd et implacable, nous avons déployé des mesures d’une ampleur croissante :
- La prévention, qui constitue la mère des batailles, peut s’appuyer à la fois sur un programme dédié – le Règlosport, un outil qui permet d’identifier les situations problématiques, que l’on soit directement concerné ou témoin – et des sessions de sensibilisation à destination de l’ensemble de l’Equipe de France paralympique engagée lors des Jeux de Paris 2024, pour les cadres comme pour les athlètes. Cette stratégie montre son efficacité : elle permet de faire émerger des situations problématiques qui restaient jusque là inconnues du CPSF, des fédérations ou du ministère en charge des sports. Il reste beaucoup à faire dans ce champ. Nul doute que la faible féminisation de l’équipe de France est en partie due à un environnement qui peut se révéler parfois malveillant.
- La protection des individus est évidemment fondamentale. En dépêchant des référents violences au sein du Village paralympique ou au Club France, en déployant l’outil digital SAFER au Club France, en mettant en place des safes zones, les victimes potentielles ont pu trouver des ressources pour les aider à faire face à la situation de vulnérabilité à laquelle ils faisant face. Le CPSF a aussi noué un partenariat avec France Victimes pour que les victimes puissent être accompagnées par des acteurs spécialisés.
- La certitude de la sanction est enfin le dernier pilier de la stratégie du CPSF. Lorsque le comité est en responsabilité, sur les évènements auquel il participe ou lorsqu’il en organise, il lui revient d’écarter les individus qui commettent des actes répréhensibles et, le cas échéant, de les sanctionner. C’est le sens du renforcement des Règles d’engagement, le document que signe tout membre de la délégation paralympique et qui rappelle les règles et sanctions applicables.
Plus que jamais, l’effort soutenu qui a été engagé doit être poursuivi. Il doit être dense et transversal, tant les enjeux sont lourds. Chacun peut compter sur le CPSF dans ce cadre."
FABIENNE BOURDAIS
Directrice des Sports, déléguée ministérielle à la lutte contre les violences dans le sport.
"Nous nous retrouvons pour la 5ème édition de la convention nationale de lutte contre les violences dans le sport. Comme le ministère s’y est engagé en 2020, il s’agit de rendre compte chaque année du déploiement de la stratégie de prévention des violences dans le sport mise en œuvre, des avancées mais aussi du chemin qui reste à parcourir.
Nous venons de vivre une année sportive riche, marquée par la réussite exceptionnelle des Jeux Olympiques et Paralympiques. Cet événement a aussi été un terrain d’expérimentation, d’actions inédites dans la lutte contre les violences, initiées par Paris 2024. Cet héritage porté par le Comité International Olympique, irriguera les grands événements sportifs internationaux accueillis en France.
La loi du 8 mars 2024 a encore renforcé le dispositif de traitement des violences.
Depuis la création de la cellule Signal-Sports par le ministère, ce sont plus de 1600 personnes qui ont été mises en cause par un signalement. Les données statistiques de 2024 témoignent d’une augmentation sensible de leur nombre.
Des moyens humains ont été alloués au niveau national et territorial, en particulier au sein des services départementaux chargés des enquêtes administratives.
Le traitement judiciaire, administratif et disciplinaire des signalements doit être conjugué avec des actions de prévention plus systématiques pour être efficaces.
Il faut souligner le partenariat du ministère avec les associations qui réalisent un travail remarquable d’accompagnement des victimes et de sensibilisation à toutes les formes de violences et de discriminations.
Près de 2,6 millions de bénévoles chargés de fonction de dirigeant, encadrant, arbitre ont vu leur honorabilité contrôlée. Des plans de prévention ont été généralisés dans les fédérations sportives. Le nouveau cadre réglementaire de l’habilitation des formations a rendu obligatoires les contenus dédiés à la lutte contre les violences.
Les progrès sont indéniables ; la prise de conscience est réelle, mais le quotidien est encore trop souvent marqué par des dysfonctionnements, des manques auxquels l’ensemble des acteurs du champ sportif doivent remédier. Il s’agit d’une responsabilité collective ; chacun doit assumer sa part. Nous le devons aux victimes."