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Paris 2024 : La France remonte au classement

Grâce à 9 nouvelles médailles dont 3 en or qui portent son total à 26 médailles, la France pointe déjà à la 5e place du classement des nations après 4 journées de compétition.

Tanguy de la Forest (para tir), médaille d’or en carabine 10 m couché mixte SH2

La persévérance et le travail ont porté leurs fruits. Deux jours après sa première médaille paralympique (argent en carabine 10 m debout H2) pour sa sixième participation aux Jeux, Tanguy de la Forest a de nouveau fait chavirer le centre national de tir de Châteauroux en se parant d’or en carabine 10 m couché mixte SH2. « J’étais transcendé dans cette finale, dans une forme d’état de grâce, porté par le public, savourait le Breton, atteint depuis la naissance d'une maladie neuromusculaire. Le fait d’avoir déjà remporté une médaille m’a libéré. » Le Français sera de nouveau derrière les cibles dès ce lundi dans l’épreuve du 25m pistolet (mixte).

Emeline Pierre (para natation), médaille d’or sur 100 m S10

Son sourire communicatif a illuminé la Défense Arena. Emeline Pierre a créé la surprise en finale du 100 m S10 en remportant le titre paralympique en 1’00”49, nouveau record personnel devant la Canadienne et favorite Aurélie Rivard (1'00''82), détentrice du record du monde, et l'Italienne Alessia Scortechini (1'01''02). Handicapée d'un membre supérieur suite à un accident en gymnastique, la Paloise de 24 ans connaît la consécration pour sa deuxième participation aux Jeux Paralympiques (8e sur 100 m dos S10 en 2021).  « Je savais qu’il y avait quelque chose de cool à jouer et j’étais très excitée toute la journée, rigolait-elle. Après avoir touché à l’arrivée, je ne m’imaginais pas première. Il m’a fallu quelques secondes pour me dire que c’était bien moi qui avais gagné ! »

Marie Patouillet et Heïdi Gaugain (para cyclisme), médaille d’or et d’argent en poursuite C5

L’expérience a primé sur la jeunesse. Pour les derniers tours de piste de sa carrière, Marie Patouillet (36 ans), déjà médaillée d’argent sur 500 m jeudi, a remporté son premier titre paralympique en poursuite C5 en prenant le meilleur sur sa jeune compatriote Heïdi Gaugain (19 ans), pourtant double championne du monde de la spécialité, après 3000 m de course. « On a livré un très beau combat, avec beaucoup de respect, je n’étais pas favorite mais je me suis battue jusqu’au bout et je suis vraiment heureuse de cette médaille d’or pour cette dernière course », avouait Marie Patouillet qui est rentrée dans l’histoire en devenant la première championne paralympique du para cyclisme français. L’émotion l’a d’ailleurs rattrapée sur le podium après s’être vue remettre la médaille d’or autour du cou, soutenue par Heïdi Gaugain, inconsolable après sa deuxième place, et la Néo-Zélandaise Nicole Murray (3e). Une image forte.

Gloria Agblemagnon (para athlétisme), médaille d’argent au poids F20

Elle était ressortie frustrée de ses deux précédentes participations aux Jeux avec des résultats (10e en 2016 et 8e en 2021) loin de ses ambitions. À force de travail et de volonté, la lanceuse de poids, Gloria Agblemagnon, 26 ans, pensionnaire du pôle France Sport Adapté du CREPS de Reims, n’a cessé de progresser pour s’offrir enfin sa première médaille paralympique, en argent, grâce à un lancer à 14,43 m, nouveau record personnel, à son quatrième essai. Insuffisant certes pour inquiéter la Britannique Sabrina Fortune, auteur d’un record du monde (15,12 m) dès le premier essai, mais qui suffisait à son bonheur. « Battre mon record ici aux Jeux, remporter une médaille devant le public français, mes proches, je vais m’en souvenir jusqu’à la fin de mes jours », s’extasiait-elle.

Timothée Adolphe (para athlétisme), médaille d’argent sur 400 m T11

Le « Guépard Blanc », son surnom, n’a toujours pas mis fin à la malédiction qui l’empêche de croquer l’or paralympique depuis 8 ans. Timothée Adolphe, accompagné par son guide Jeffrey Lami, a terminé deuxième de la finale du 400 m T11 en 50”75 seulement devancé par le Vénezuelien Enderson Santos en 50”58, Guillaume Junior Atangana, issu de l’équipe olympique des réfugiés, complétant le podium (50”89). À 34 ans, l’Insépien, malvoyant de naissance, a craqué en fin de course malgré le soutien des 60 000 spectateurs présents au Stade de France. « On est déçus, car on voulait l’or, admettait-il une fois la ligne d’arrivée franchie. On a tellement mieux dans les jambes, mais disputer trois tours en 24h nous a clairement joué des tours. » Timothée Adolphe aura une nouvelle chance d’aller chercher enfin l’or sur 100 m T11 le 4 septembre prochain.

Nathalie Benoît (para aviron), médaille de bronze en skiff PR1

Pour ce qui pourrait être sa dernière compétition internationale, même si elle a laissé la porte ouverte, Nathalie Benoit (44 ans) a remporté une nouvelle médaille paralympique sur le bassin de Vaires-sur-Marne dans sa discipline de prédilection, le skiff PR1. Après l’argent en 2012 et le bronze en 2021, la rameuse atteint d’une sclérose en plaque depuis l’âge de 17 ans a décroché à nouveau le bronze à l’issue d’une course où longtemps quatrième, elle a réussi dans les 200 derniers mètres à remonter sur l'Ukrainienne Anna Sheremet. La Marseillaise termine à moins d’une demi-seconde de la Norvègienne Birgit Lovise Roekkum Skarstein. « Celle-là, je suis vraiment allée la chercher, soufflait celle qui est également professeure des écoles en dehors des bassins. J'ai tout donné, je n'aurais pas pu faire un coup de plus. J'ai essayé de ne pas me laisser prendre par mes émotions et je suis très heureuse d'avoir réalisé cela devant ma famille, mes proches. »

Candyce Chafa, Rémy Taranto, Grégoire Bireau, Margot Boulet et leur barreuse Emilie Acquistapace (para aviron), médaille de bronze  en quatre barré mixte PR3

Le public du centre nautique de Vaires-sur-Marne a retenu son souffle pendant quelques secondes le temps que le résultat soit définitivement entériné. Malgré la remontée du bateau allemand dans les derniers mètres, c’est bien l'équipe de France du quatre barré mixte PR3 (légers troubles de la coordination), composée d'Émilie Acquistapace, Margot Boulet, Grégoire Bireau, Rémy Taranto et Candyce Chafa, qui a arraché la médaille de bronze pour six centièmes de seconde à l’issue d’une course très serré. « Le public nous a porté, on ne peut pas le nier, commentait Rémy Taranto. On sait qu'il y a nos familles, nos amis, beaucoup de gens pour nous. On est aussi dans notre truc, on ne sait pas ce qui se passe à côté. On pousse fort. »

Manon Genest (para athlétisme), médaille de bronze au saut en longueur T37

Comme de plus en plus d’athlètes, valides ou en situation de handicap, toutes disciplines confondues, Manon Genest a choisi de conjuguer une carrière de sportive de haut niveau et de maman. La native de Châteauroux, 31 ans, victime d’une hémiplégie du côté gauche après un accident de voiture, a offert à sa petite Juliette, née en 2022, une belle médaille de bronze paralympique grâce à un saut à 4,59 m lors de la finale du concours de saut en longueur T37. C’est d’ailleurs avec sa fille dans les bras que la Française, 4e à Tokyo il y a trois ans, a fêté sa performance devant les 60 000 spectateurs du Stade de France. « Sans ma fille, je n’en serais pas là aujourd’hui et cette médaille est une nouvelle occasion de montrer qu’on peut avoir enfant et revenir à son meilleur niveau », témoignait-elle.